Rhapsodie en tridem
Le nouvel album de Murielle Holtz – Sortie le 2 novembre 2021
MURIELLE HOLTZ
Les arts et la manière
Interview réalisée le 4 octobre
Autrice, compositrice, chanteuse et comédienne, Murielle Holtz est une artiste inclassable, indomptable et prolifique.
À l’occasion de la sortie imminente de son nouvel album, « Rhapsodie en tridem », un live sauvage et confiné, enregistré au début du deuxième confinement, nous avons discuté de son actualité et de son engagement artistique en ces temps de restrictions sanitaires.
Une interview militante et poétique, agrémentée, en avant-première, de quelques extraits du clip qui sortira le 31 octobre.
Je trouve que l’art devrait être partout. Dans chaque acte qu’on fait, dans chaque maison, dans chaque village, dans chaque ville. L’art doit être pratiqué partout et tout le temps, de la façon de la plus folle ou de la plus sage qui soit, peu importe.
C’est un moyen d’expression, si on ne s’exprime pas on est foutu, et si on s’exprime, ça peut faire des belles choses. Ce n’est pas un métier ou une case. Il faut faire, il faut dire, il faut chanter, partout, comme ça se fait partout depuis que l’humain existe je suppose.
Rhapsodie ?
C’est un album hommage. C’est une manière de célébrer la mort, de célébrer les ancêtres, de fêter le lien qu’on a, que ce soit dans la filiation ou dans ce qu’on hérite, pas forcément en terme de famille mais aussi en terme de société, de traditions, de rituels et notre capacité à transcender tout ça, à le transformer.
À l’automne 2020, au début du deuxième confinement, Murielle prépare la sortie de son nouvel album, « Rhapsodie en tridem ». Un répertoire de poèmes sur le thème de l’enfermement et de la libération, de la mort et de la résurrection, accompagné à la batterie par Axel Perney, et à la basse et contrebasse par Fanny Bouteiller. Une parole et une composition libre de toute classification : une rhapsodie.
Le projet était d’enregistrer l’album en live, à l’occasion d’un concert de sortie de résidence. Suite à la fermeture des lieux de culture, la tournée périclite. Le trio décide quand même d’enregistrer en live, devant un public restreint. L’album est prêt au printemps 2021. Mais le troisième confinement vient encore une fois repousser l’échéance de sa sortie.
Album d’automne qui célèbre la vie et la mort, Murielle choisit finalement la période de toussaint : le clip sortira le jour de la fête des morts, le 31 octobre, et l’album le 2 novembre. Le trio n’a pas encore prévu de concerts.
La parole libre et la vie sans passe
Suite aux confinements successifs et l’arrêt des concerts et des spectacles, Murielle s’est réfugiée dans l’écriture. Au vu de la situation politique et sanitaire, elle a fait un choix important : celui de ne plus se représenter dans les lieux qui demandent le pass sanitaire.
J’aime beaucoup l’écriture. Je pratique où je veux quand je veux, et je ne suis pas tributaire d’annonces gouvernementales. C’est une grande liberté. Pour le reste, en ce qui concerne le live et les tournées, aujourd’hui, je n’en sais rien. Je vais attendre de voir comment se dégage l’horizon, jusqu’à quand va durer le pass.
En attendant, je chante pour les copains, j’écris des choses qui sont disponibles et lisibles sur le net ou en achetant en ligne ou à la main.
Au premier confinement, elle écrit son premier roman, « Festin pour un Fou », un conte fantasque tragi-comique, en hommage aux personnes décédées durant cette période, sans avoir pu dire au revoir à leurs proches. Elle auto-édite et vend plus d’une centaine d’exemplaires de son livre.
Depuis le début du deuxième confinement, Murielle écrit des articles engagés au ton plus politique. Elle soutient et participe activement au mouvement d’occupation des théâtres et des lieux de culture, lancé en mars à Paris puis suivi par 100 théâtres en France.
Sur le parvis du Cratère, scène nationale d’Alès, des temps de spectacles et de prise de parole politique sont organisés. Des agoras quotidiennes qui ont duré jusqu’au début du troisième confinement.
Quand le sous-prêfet leur a interdit de faire ces spectacles politiques en extérieur, ils sont allés les faire dans les supermarchés qui étaient les seuls lieux accesibles et tolérés de rassemblement.
Cette occupation s’est finie fin mai avec la réouverture des lieux culturels. L’équipe du Cratère a refusé de cohabiter avec l’occupation. Les occupants ont laissé les lieux et les actions ont continué ailleurs. Les militants ont notamment investi d’autres espaces publics, comme l’antenne pôle emploi ou la direction générale du travail à Nîmes.
Inspirée par ces évènements, Murielle a commencé un travail d’écriture qu’elle espère aboutir au printemps prochain. En attendant, vous pouvez retrouver l’intégralité de ses articles sur son site internet.
Je suis allée voir un jour et j’y suis restée deux mois et demi. C’était une expérience absolument folle, riche, parce que c’était un lieu de rencontre, de débat politique, d’actions.
C’était un lieu expérimental, en terme de maison du peuple : rassembler du monde, voir comment on s’organise ensemble, tenter d’être dans une gouvernance partagée, passer du temps à dire ce qu’on ressent et ce qu’on souhaite. Être clairement dans une lutte politique pour essayer de faire en sorte que les droits sociaux soient au moins maintenus.
Et créer des liens de solidarité et d’amitié, qui est la base de tout acte de résistance.
Plus d’informations :
www.murielleholtz.fr
https://murielleholtz.bandcamp.com/
Crédit graphisme et montage : Estelle Mure / Label ECO
Peinture : Bernard le Nen
Crédits musique et clip :
« Sur le parvis », extrait du nouvel album de Murielle Holtz « Rhapsodie en tridem »
bientôt disponible sur bandcamp : https://murielleholtz.bandcamp.com/
Leave a Reply