Entretien avec Nina Hennart : La musique et l’amour ?
Propos recueillis le 10 octobre 2021 – Captation live enregistrée le 9 septembre à Lasalle
Une voix qui porte, une voix qui envoute. On s’assoit, et on écoute.
Nina Hennart chante ses poèmes d’un coeur ardent. Simple et vraie. Entre joie et mélancolie, comme la vie qui nous mène jusqu’à elle.
Ses chansons, elle les a composées dans l’intimité de ses déceptions amoureuses. Un éxutoire à la solitude, un hommage à l’amour. Depuis quelques mois seulement, elle les donne à entendre. À ses amis d’abord, puis, depuis le mois d’août 2021, sur scène, dans les bars et les salles de spectacle où elle a été invitée.
C’est au mois d’août que nous la rencontrons, dans les rues du village de Lasalle. Don Julio, à l’oreille attentive, est passé par là. Il s’est arrêté lui aussi, puis l’a suivi, au banjo et à la guitare. Pendant 5 jours et 5 nuits, les deux amis se sont rencontrés. On a entendu les échos de leurs rires lézarder les murs de l’église, résonner sur la place et jusque dans les coeurs des habitants du village de Lasalle.
Alors, le 9 septembre, au soir du 5ème jour de cette résidence de rue improvisée, nous avons invité Nina & Julio pour un show case intime, à la maison, en présence d’une trentaine de spectateurs.
Nous avons enregistré ce moment. Une grande première pour Nina. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait encore jamais rien publié sur internet, ni même enregistré ses chansons. C’est pourquoi nous nous sentons privilégiés de vous partager ici quelques extraits de ce concert unique, accompagné de la toute première interview d’une artiste talentueuse en devenir.
Nina cherche aujourd’hui à s’entourer de mentors qui pourront la soutenir et l’accompagner dans le développement de son projet musical. À travers cette interview, nous espérons lui permettre de se faire connaître et entendre, au-delà du coeur de ceux qu’elle a déjà conquis.
Si vous souhaitez la contacter, n’hésitez pas à nous envoyer un message. Nous lui transmettrons.
Qui es-tu ?
Je suis originaire de Tournay, en Belgique. Après des études de photographie, je me suis installée à Bruxelles. J’ai commencé une formation de massage et suis devenue masseuse professionnelle. Ça m’a permis de beaucoup voyager, notamment en Thaïlande, en Ukraine, en Espagne.
Et là, je suis à fond dans la musique. C’est le nouveau challenge. Après le challenge massage, le challenge musical !
Qu’est-ce qui t’a amené à la musique ?
J’ai commence le solfège et la guitare classique à 8 ans. Mais la théorie ne m’intéressait pas. Moi, j’écoutais du rock, du muse, du placebo… Et on ne t’apprend pas à faire ça dans les conservatoires ! Parfois, on faisait du flamenco, et ça, ça me touchait, mais la guitare classique, pas du tout.
Donc arrivée à l’adolescence, j’arrête. Je préférais privilégier les amis, l’amour, les sorties, la découverte de la vie, plutôt que le solfège et la guitare classique. Vers 18, 19 ans, j’étais dans une colloque musicale et là je me suis dit : » Mais en fait, ça se partage la musique ! « . J’adorais les jams. Je me suis remise à la guitare et je me suis dit que j’allais essayer de chanter en même temps. J’avais 20 ans.
Quand as-tu commencé à écrire des chansons ?
Bah, en fait, c’est plic ploc ! J’ai écrit mes premières chansons à 26 ans. À chaque fois ce sont des chansons d’amour. C’est un exutoire aux déceptions amoureuses, à la tristesse.
La première chanson, je l’ai écrite pour un garçon avec qui j’étais et avec qui j’avais beaucoup voyagé. Quand ça s’est terminé, j’ai pris la guitare parce que j’avais besoin d’exorciser quelque chose.
J’ai écrit deux ou trois chansons puis j’ai de nouveau laissé tomber pendant un moment. Ensuite, j’ai repris, encore une fois, après une rupture amoureuse. Mais par contre, cette fois-ci, j’ai largué le copain et racheté une guitare. Je l’ai carrément remplacé ! J’avais vraiment besoin de cet exutoire pour passer à travers.
Je me suis dit : « Cette fois, tu te rachètes une bonne guitare et tu te remets à faire le projet de manière plus sérieuse. Tu expérimentes, tu chantes. « .
Et ça, c’était quand ?
Il y a trois ans, en 2018.
Ce qui est étonnant, c’est que tu aies fait très peu de concerts. Tes premières scènes datent du mois d’août 2021 ! Pourquoi n’es-tu pas montée sur scène plus tôt ?
Je ne sais pas si c’est grâce ou à cause, mais cette dernière rupture a fait que je me suis un peu repliée sur moi-même. J’habitais seule et en plus c’était le confinement donc j’ai eu beaucoup de temps pour améliorer mon jeu de guitare et explorer de nouvelles choses. Je n’avais que ça à faire. Pendant plus de cinq heures par jour, je jouais, j’explorais, de manière très tenace, jusqu’à ne plus faire de fautes.
Mon voisin d’en dessous qui a un lieu alternatif à Tournay, m’entendait jouer depuis un an. Et il me disait : » Quand est-ce que tu fais un concert ? » Et moi, je ne me sentais pas du tout légitime, tu sais, le syndrôme de l’imposteur. Se montrer sur scène avec ses chansons mélancoliques et intimes, c’est se mettre à nu, montrer sa part la plus vulnérable, faire tomber les masques. Je n’ai pas envie d’être enfermée dans une » étiquette » mélancolique parce que je ne suis pas que ça! Je suis aussi Rock’n’roll, j’adore ça !
Et puis, simplement, je n’avais jamais pensé que je puisse moi-même monter sur scène jusqu’à ce que je construise ce projet. Et j’ai d’ailleurs encore beaucoup de mal à réaliser que je traverse une de mes grandes peurs.
Donc mon voisin me demande si je veux bien jouer pour un festival qu’il organisait. Il me dit : » Le concert est dans un mois. Tu as un mois pour préparer un set de 20 minutes. » C’était une super expérience pour un premier concert.
Après ça, j’ai un ami qui m’a fait participer à un concours. Cette fois, on avait trois jours pour créer un live de 20 minutes. Pas d’enregistrement, pas de vidéo. Juste comme ça. On a fait quatre chansons. C’est le plus gros concert que j’ai fait. Dans une vraie salle, avec une super sonorisation et on était quatre sur scène, ça faisait vraiment groupe et j’ai beaucoup aimé.
Comment s’est passé ta rencontre avec Julio ?
En août, je suis allée dans les Cévennes. J’ai rencontré Julio et ça a bien pris musicalement. Pendant que j’étais là-bas, l’ami qui m’a sélectionnée au concours m’a appellé et demandé si je voulais bien faire un live solo en acoustique le 29 septembre, à Bruxelles. Julio a entendu la conversation, il m’a dit : » Si tu veux, je veux bien monter avec toi pour faire le live. » On s’est dit : » On a qu’à profiter d’être ensemble maintenant, on fait une résidence d’une semaine, je t’apprends mes morceaux et on trouve des arrangements, et on y va ! »
Et alors, ce concert à Bruxelles ?
C’était dans un lieu hyper chaleureux, il y avait quand même du monde. Je pense qu’on était 80. Et c’était vraiment un concert magique. Les gens étaient hyper à l’écoute. On a fait quelques blagues. Il y avait des personnes que je connaissais cette fois-ci. Des personnes qui ne savaient même pas que je faisais de la musique.
J’imagine que c’est vrai mais ils ont dit qu’ils avaient aimé. Qu’on était un super duo, que nos voix s’accordaient bien. Ils ont dit que c’était beau et touchant. Il y en a un qui m’a dit qu’il avait pleuré à toutes les chansons ! Du coup, ok, c’est bien d’émouvoir d’une manière ou d’une autre, de toute façon, c’est ce qu’on recherche dans la musique, c’est d’être ému, c’est d’être touché.
Ta voix et tes textes sont très touchants. Es-tu consciente de l’effet que tes chansons ont sur les personnes qui t’écoutent ?
Pas du tout. J’avais même un peu peur de chanter cette chanson en français que tu as partagé, parce qu’elle parle de ne pas aimer et de devoir quitter quelqu’un. Alors que d’habitude, on parle du fait qu’une personne nous manque, de l’idée qu’on aime ou qu’on a perdu un amour.
Alors que là, c’est l’opposé. C’est le fait de devoir dire à quelqu’un que c’était chouette, mais que tu ne veux pas plus. Et ça doit vraiment arriver à beaucoup de gens parce que tu ne tombes jamais directement sur la bonne personne ! Il y a quelqu’un qui doit se charger d’exprimer ce sentiment de non-amour, en tout cas de ne pas vouloir continuer en couple.
Qu’est-ce qu’on attend de l’amour ? Je pense qu’on attend tous quelque chose différent. Moi, je suis une grande romantique et à la fois j’ai énormement besoin d’indépendance. Et comme je le dis d’ailleurs dans mes chansons, c’est toujours moi qui m’en vais.
Et maintenant, que vas-tu faire de ce talent ?
Comme je démarre, je me sens seule : j’ai fait de la musique toute seule pendant trois ans, je suis seulement en train d’ouvrir mon univers depuis trois mois. Je ne sais pas qui contacter, par quoi commencer, je prends des infos ici et là.
En fait, j’ai peur de faire les mauvais choix. J’aimerai bien trouver un trouver un arrangeur, un guide, ingé son qui m’aidera à enregistrer mes chansons.
J’aimerai bien rencontrer des musiciens aussi. Quand je crée seule, j’exprime l’amour. Par contre, je rêve de créer un groupe où je puisse exprimer mon côté rock’n’roll. C’est un peu plus difficile à faire en solo.
Si vous souhaitez faire une proposition à Nina, contactez-nous par mail en remplissant le formulaire de contact ci-dessous. Nous lui transmettrons votre message :
Thanks for the good article, I hope you continue to work as well.